Où en sommes-nous ?

 

Grâce aux photos publiées par la télévision et la presse en général, nous avons pu mesurer d’une certaine façon la catastrophe à odeur de cataclysme – et c’est peu dire – qu’a signifié pour nous ici, toutes nationalités confondues, le tremblement de terre à l’aube du 27 du mois dernier. Nous allons essayer d’être brefs, autant que faire se puisse, pour ne pas abuser de votre patience et malgré le désir de partager cette « expérience » et son lot de souffrances, ainsi que les multiples interrogations qui lui sont liées, en particulier quant au type de société, et partant de citoyens, que notre système mondialisé est en train de construire parfois sous nos yeux impuissants.

Même s’il y a eu un certain retard dans les décisions de la part des autorités au cours des premières 24 heures – ce dont on a beaucoup parlé à l’étranger de façon un peu hâtive, relayant ainsi la presse chilienne dont nous connaissons les propriétaires – les autorités tant nationales que locales contrôlent la situation et l’aide de première urgence a maintenant atteint l’ensemble des populations affectées, essentiellement des régions du Maule et du Bio-Bio, y compris la vallée de Colchagua, soit une étendue allant de 100 kms à 700 kms au sud de Santiago. Inutile d’insister sur les drames vécus ni sur le coût de la reconstruction tant des logements que des infrastructures, la presse nous en a fourni suffisamment.

Une fois passée la peur occasionnée, et peut-être l’évaluation ou réparation de certains dégâts, par ce séisme d’une rare violence les Chiliens, auxquels se sont joints de nombreux peuples voisins ou plus lointains, dont les Français (cf. information en fin de ce message), ont retrouvé la solidarité que l‘explosion du processus de « néolibéralisation » avec son exaltation de l’individualisme leur avait fait oublier, à tel point qu’au cours des heures qui ont suivi le séisme nous avons assisté à des scènes de vandalisme incroyables, et pas seulement du fait de délinquants reconnus. Outre les dons de produits de première nécessité fruit de nombreuses collectes que des centaines de camions ont acheminé vers les lieux les plus sinistrés, un immense et impressionnant « Téléton » avec la présence de notre présidente et du président élu a permis de rassembler de quoi construire plus d’un million de logements d’urgence, non sans nous obliger, nous les spectateurs, à nous poser la question des limites entre affaires et solidarité, vu le spectacle que nous ont offert un certain nombre de gérants et de propriétaires de groupes économiques et de grandes entreprises qui se concurrençaient sur la scène quant au montant du chèque remis, non sans se faire accompagner de dirigeants syndicaux…Il n’est pas sûr que leur « générosité » eût été telle si le futur président, qui va assumer le 11 prochain, n’eût pas été des leurs…

Dans le courrier envoyé au cours de la semaine dernière, il était question de faciliter l’aide solidaire, tout en nous réservant de chercher à cibler davantage.

Il est évident que la reconstruction va demander des efforts en bien des domaines, en particulier pour permettre à tous les sinistrés de trouver une solution à leur situation quelle qu’elle soit.

Dans ce double but, nous nous sommes mis à la recherche d’organisations fiables qui pourraient assurer le transfert de nos donations aux plus nécessiteux. Michel Bourguignat connaît un des dirigeants d’une fondation – Fundación CEPAS ( Centro de Educación y Promoción de Acción Solidaria) – qui travaille depuis ples de 20 ans dans la région de Coronel et de Lota, villes situées sur le bord du Pacifique, à 4 kms au sud de la capitale régionale, Concepción, zone la plus touchée par le séisme du 27 février.

Lota, en particulier, est tout un symbole pour les Chiliens, comme les plus anciens implantés dans ce pays le savent. Ce fut un centre d’exploitation de mines de charbon depuis le milieu du XIXe siècle, qui ont dû fermer en 1997 pour cause du coût trop élevé d’extraction – les mines se situant à plusieurs kms sous l’océan – et de sa très faible teneur en charbon. Il y a un projet en route pour rouvrir une de ces mines, vu les besoins en charbon pour des centrales thermoélectriques, projet que le tremblement de terre a remis sérieusement en cause. Plus de la moitié de ses habitants ont fui cette ville désolée où le chômage est le plus fort du Chili, quelque 20%, malgré des efforts de la part des gouvernements successifs pour attirer des entreprises. Plus de 2 000 logements détruits ou inhabitables, et un nombre non encore déterminé de logements avec de sérieux dégâts.

Entre autres activités de type culturel et éducatif pour adultes et jeunes, cette fondation a créé une dizaine de jardins d’enfants et de crèches à Lota, Coronel et dans les villages et ports de pêcheurs artisanaux voisins, avant que notre présidente ne lance un vaste programme en ce sens.

Outre le fait que plusieurs membres et éducatrices de cette fondation soient sinistrés à 50% et même 90%, 8 locaux hébergeant des jardins d’enfants ont souffert de sérieux dommages et ont besoin d’une aide urgente, qui ne va sans doute pas apparaître dans les priorités du prochain gouvernement, pour pouvoir reprendre leurs activités.
Par ailleurs, ses responsables sont en relation avec l’ensemble des organisations sociales de Lota et de Coronel ainsi qu’avec celles de « caletas » (= ports de pêcheurs artisanaux) voisines (Penco, Coliumo, et bien sûr de Coronel et Lota, entre autres) , y compris avec l’emblématique syndicat N° 6 (ex travailleurs de la mine de charbon) ; un de leurs objectifs est bien sûr de venir en aide à ceux qui ont tout perdu, mais aussi de permettre aux pêcheurs artisanaux de réparer leurs embarcations, autant que faire se puisse, ou d’en acheter une nouvelle (on estime une perte de 40% des embarcations dans la zone).

Renseignements sur la Fondation CEPAS :

Siège : Lota & Coronel
Fono (56)(41)2710406
www.cepas.cl/
cepas@cepas.cl

Contact : Benjamín Chau
Domicile +56-41-2953876, portable +56-9-93251765
bchau@cepas.cl

Notre appel :

Envoyer les fonds recueillis à : Fundación Cepas
Rut: 75.218.100-4 cepas@cepas.cl
BancoEstado Cta. corriente Nº 53900032753