La Croix Rouge a décerné des certificats d’assistantes familiales à dix mères migrantes

La flamme de l’intégration

Grâce à l’accompagnement par les initiateurs du projet ‘’Parents ensemble’’, un grand pas en avant pour des femmes venant d’Erythrée, de Somalie, de Syrie, de Turquie, de Bosnie et d’Afghanistan.

Un grand et magnifique exemple de la volonté de s’intégrer, pour se construire un avenir dans un Pays éloigné du leur, soutenu – et mené avec détermination – par une dizaine de mères migrantes, grâce à l’accompagnement des initiateurs du projet « Parents ensemble ». Le premier objectif – l’obtention d’un certificat d’assistante familiale attribué par la croix rouge – a été salué par une cérémonie à laquelle a pris part, entre autres, la première citoyenne de Locarno, Barbara Angelina-Piva, Présidente du Conseil communal. Dans une salle du conseil bondée, Angelina-Piva a félicité les nouvelles assistantes familiales, leur souhaitant de conserver « cette lumière particulière que je vois, en cet instant, briller dans vos yeux » a-t-elle dit. Une lumière qui traduit la joie d’une réussite d’autant plus difficile pour qui vient de loin et se retrouve dans un contexte culturellement très différent, avec la difficulté de s’exprimer en italien et une scolarité non reconnue sous nos latitudes. Pour pouvoir accueillir les parents, eux-mêmes arrivés depuis peu à Ticino, qui doivent affronter des institutions, des modes de vies différents, non seulement pour eux mais aussi pour leurs enfants, en 2017, a été organisé un cycle de « Parents ensemble » consacré à celles qui venaient de vivre l’expérience de la migration.

Un travail de collaboration

Beaucoup de mères venant d’Éthiopie, d’Érythrée, de Somalie, de Turquie, de Bosnie et d’Afghanistan ont pu participer aux rencontres grâce à l’organisation d’un service de garderie pour les enfants. Cela permettait essentiellement aux femmes isolées, généralement exclues des cours, des cours de langue en particulier, de se retrouver car elles ne savaient pas à qui confier leurs enfants. Grâce à une formation adaptant la méthode de recherche/action participative qui s’inspire de la pédagogie de Paulo Freire et de Célestin Freinet, conçue par Annie Couëdel, enseignante à l’Université de Saint Denis, Paris. Durant leur parcours les participantes ont acquis, en plus de la compétence linguistique, une compétence situationnelle et une compétence pratique, tout en valorisant leurs propres savoirs.

Ce projet a également connu un succès grâce à la synergie entre divers entités présentes sur le territoire comme les cours de l’Ocst (Offre d’emploi) et l’intense collaboration avec les services de formation de la Croix rouge suisse de Ticino, l’Alvad (Aide à domicile), le projet Mappemonde, le Forum socio-culturel de Locarno et bien d’autres. À souligner surtout, l’extrême attention portée à une population vulnérable comme celle que représentent des femmes étrangères, souvent isolées, qui ont des difficultés d’insertion dans le monde du travail, en raison de leur manque de maîtrise de l’italien, d’une faible scolarisation et de l’absence de reconnaissance professionnelle. Marina Carrobio, qui a rencontré quelques-une de ces femmes, le 8 mars 2018, à l’occasion de la soirée « Femmes sans limites » a envoyé un message de félicitations pour l’engagement de ces femmes au parcours migratoire. « C’est le signe important que, grâce à un cursus de formation, qui atteste de vos capacités, cela vous permet d’accéder au monde du travail », a écrit la présidente du Conseil national. Dans une société dont la population âgée augmente et, avec elle, le besoin de personnes qui en prennent soin, le souhait est naturellement que ces mères migrantes trouvent rapidement un emploi.